Book #30 : La ferme des animaux de George Orwell


Édition : Folio
Genre : classique
158 pages
Publication : 2011
6.50 €


« […] les choses n’avaient jamais été, ni ne pourraient jamais être bien meilleures ou bien pires – la faim, les épreuves et les déboires, telle était, […], la loi inaltérable de la vie. » (p. 140)

Synopsis
« Tout deuxpattes est un ennemi. Tout quatrepattes ou tout volatile, un ami. » Voici ce que les animaux proclament lors de leur révolution contre les humains. Dans un premier temps, les animaux sont heureux de leur nouvelle liberté, mais cela change lorsqu’ils comprennent que « tous les animaux sont égaux, mais certains le sont plus que d’autres »… Orwell nous propose ici une jolie satire du régime stalinien.

Mon avis
〈!〉 Attention, beaucoup de spoil dans cet article (j’ai écrit en blanc lorsque c’était le cas, vous n’avez alors qu’à surligner pour lire 😉 ) Bonne lecture ! 〈!〉
Bon, je ne suis pas ici pour vous faire un cours d’histoire mais bien pour vous parler littérature. Sauf que pour ce livre, je suis obligée de vous en parler un tout petit peu (mais je ne m’y connais pas non plus assez pour tout savoir, donc veuillez excuser mon ignorance sur certains points)… 😉
L’histoire peut tout à fait se lire comme une fable animalière, où les bêtes prennent le dessus sur les hommes. Mais elle peut aussi se lire comme une satire du régime communiste (vous voyez le rapport Animalisme/Communisme …?!). Bref, chaque action marquante du roman renvoie à un fait qui s’est réellement déroulé en URSS comme par exemple l’éviction de Jones et ses employés qui symbolise celle du Tsar Nicolas II. Le roman est truffée de références, et je suis sûrement passée à côté de la plupart :s (si l’une d’entre elle vous a marqué, n’hésitez pas à nous la donner en commentaire 😉 car je ne l’ai peut-être pas vue… ).
Le thème de ce récit est très intéressant, en plus de la satire sociale,(Spoil →) il nous montre que les meilleures idées que l’on peut avoir peuvent tout à fait se retourner contre nous et nous ramener au point de départ et que le régime en place n’est peut-être pas pas si mal tout compte fait. En tout cas, il donne vraiment à réfléchir sur le sort enduré par les soviétiques sous le régime stalinien. De plus, je ne me suis ennuyée à aucun moment, il se passe toujours quelque chose même si certains passages auraient pu être un poil plus développés (spoilcomme la tuerie des “adeptes” de Boule de Neige qui tombe un peu comme un cheveux sur la soupe (on leur arrache des “aveux” puis on les égorge mais nous n’assistons pas aux interrogatoires, ce qui est fort dommage…), l’accident et la disparition de Malabar sur lesquels on est passé très vite alors que c’est celui qui travaillait le plus dur dans la ferme, ou encore les élections républicaines : la République est proclamée et Napoléon est élu (j’aurai aimé en savoir plus sur le déroulement des élections, avec des tentatives d’intimidation peut-être, des meurtres…)). De même que la fin qui est vite expédiée ! Hop c’est comme ça et puis c’est tout… Ok ok… (spoilles « chochons » (p. 126 ^^, coquille ?!) s’humanisent de + en +, c’est-à-dire qu’ils se rapprochent de + en + du capitalisme et finissent par devenir indifférenciables des hommes. J’aurai voulu savoir la suite, comment allaient réagir les animaux, ce qu’ils allaient faire pour s’en sortir ou s’ils allaient continuer leur vie d’esclaves du régime tyrannique de Napoléon et Brille-Babil. Bref, un peu plus parce que ça s’arrête un peu rapidement quand même !)
L’écriture (en traduction) est très bien travaillée et pleine d’ironie envers les dirigeants. Ce qui montre bien que l’auteur se moque de ce régime tyrannique et est compatissant envers ce qui en subissent les excès. Le point de vue est centré sur les animaux (âne, chevaux…) que sur les cochons dont on ne connaît que très peu des pensées. Les agissements de ces derniers ne sont vus du narrateur qu’en extérieur, comme si le narrateur ne pouvait les suivre à l’intérieur de leur habitation.
J’ai beaucoup aimé les personnages de Benjamin, l’âne, qui comprend dès le début tout se qui se trame et de Malabar qui se donne à fond dans ce qu’il fait sans attendre la moindre récompense en retour.
? 🙂

En conclusion, j’ai apprécié ma lecture. J’ai passé un bon moment et j’en suis ressortie pensive et assez choquée de voir ce que le pouvoir peut faire faire (on se débarrasse des opposants et des faibles sans remords)… Orwell nous propose ici une satire d’un temps passé mais dont la morale peut être lue de façon tout à fait actuelle (« tous les animaux sont égaux, mais certains le sont plus que d’autres »… je vous laisse y réfléchir). En tout cas, c’est une lecture que je vous conseille que vous soyez ou non au fait des agissements en URSS sous Staline et qui vous fera peut-être autant réfléchir que moi sur la chose (l’on est peut-être pas si mal loti, le changement peut parfois être pire… Écoutez donc Benjamin (citation 😉) ! Un classique qu’il faut avoir lu au moins une fois dans sa vie, je pense 😉 !

Bonne lecture et à bientôt !Afficher l'image d'origine

(si vous avez un bouquin à me conseiller, n’hésitez pas à m’en faire part dans les commentaires !)

16 réflexions sur “Book #30 : La ferme des animaux de George Orwell

    • Oui j’ai vraiment apprécié ma lecture malgré certains passages qui auraient pu être un peu plus développés (mais cela n’enlève absolument rien au message du roman ni à la qualité de l’écriture) ! Justement, 1984 est dans ma PAL ! J’ai quelques lectures (assez urgentes) à faire avant mais j’ai prévu de le lire en juin !! Merci du conseil 😉

      J’aime

  1. Un livre excellent et j’aime beaucoup la critique que tu en fais !
    Comme toi, je pense être passée à côté de certaines références car je n’ai pas une culture politique et historique très affinée mais je ne pense pas que cela pose un problème : c’est un livre qui donne à réfléchir et qui peut encore servir d’exemple a posteriori.
    Personnellement, la fin m’avait donné la nausée, au sens littéral, je n’avais vraiment pas supporté la vue de cette transformation finale presque contre-nature et pourtant si réaliste.

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    • Merci beaucoup (*rouge comme une tomate*) !! Je ne pense pas non plus qu’il faille avoir une connaissance historique poussée pour comprendre le message de ce roman.
      Ah oui ? C’est vrai que la métamorphose finale des cochons est assez « étrange » et peu ragoûtante mais bon, au final nous avons tous un côté animal ;)…

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      • C’est vrai ! J’ignore pourquoi ma réaction a été aussi viscérale à la lecture de ce passage mais je ne sais pas, j’ai eu une sensation effroyable, écœurante, comme un énorme gâchis, une absurdité sans nom… C’est étrange, parfois, ce que peut provoquer la littérature ! Des années que je l’ai lu et je n’oublie pas cette étrange sensation ^^

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